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Dans l’auditorium
Travelling - Musée des Beaux-arts de Rennes - Auditorium - Vidéo HD en boucle
YUAN Goang-Ming
Né en 1965 à Taipei. Vit et travaille à Taipei (Taïwan).
Everyday Maneuver
2018 | vidéo | 5’57
Depuis sa création en 1978, un exercice annuel de raid aérien est pratiqué à Taïwan, notamment dans les îles Penghu, Kinmen et Matsu. Malgré la levée de la loi martiale en 1987, l’exercice continue à avoir lieu chaque printemps. Son objectif est de réduire les dommages éventuels causés par les raids aériens en cas de frappe ennemie. Il sert également à rappeler que la menace est toujours présente de l’autre côté du détroit. Cette réalité d’une guerre possible fait irruption dans le quotidien des habitants dont la vie s’arrête momentanément, transformant ainsi les quartiers en ville fantôme.
Everyday Maneuver documente le jour de l’exercice, entre 13h30 et 14h, en utilisant des drones qui volent au-dessus des cinq rues principales de Taipei. La caméra se déplace en ligne droite, comme si elle balayait le paysage urbain en mode de surveillance. L’effervescence de Taipei s’arrête au moment où les sirènes de raid aérien retentissent au-dessus de la ville ; des milliers de véhicules stationnent en silence le long des routes. Cette habitude d’une répétition générale face à la menace d’un conflit reflète le paradoxe qu’il y a pour Taïwan de développer une société libre et démocratique tout en étant confrontée à la guerre.
Dwelling
2014 | vidéo | 5’
La lumière du soleil pénètre par la fenêtre dans un salon « type IKEA », ordinaire et paisible, qui évoque les habitations les plus répandues dans la classe moyenne. Mais, alors que le spectateur s’installe dans l’atmosphère tranquille et sereine du salon (inexplicablement immergé) au point même de s’endormir, les objets commencent à s’agiter doucement. Puis, prenant le spectateur par surprise, la pièce se désintègre en une puissante explosion qui fait tout voler en éclats. Ensuite, alors que nous n’avons pas même pris pleinement conscience de ce qui vient de se passer, les débris disséminés se réassemblent et l’intérieur reprend son aspect premier comme si rien ne s’était passé.
Yuan Goang-Ming a l’oeil pour détecter les fissures de la vie quotidienne qu’il manipule ensuite de manière presque indicible, cherchant ainsi à stimuler et à tester la perception visuelle du public. Dwelling s’inscrit dans le prolongement de son travail sur les ruines et le logement qu’il a commencé à explorer en 2007. D’une approche quasi documentaire, il dérive vers des métaphores poétiques qui disent les conditions de vie actuelles à Taïwan et dans le monde, en apparence harmonieuses mais qui, en réalité, sont parcourues de tensions et de conflits. Cet appartement parfaitement standardisé qui explose littéralement représente l’idée que nous croyons pouvoir tout contrôler. Mais en fait nous sommes impuissants à maîtriser la nature ou à faire face à de grands changements imprévus.
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Yuan Goang-Ming est diplômé de l’Université nationale des arts de Taipei, il a ensuite étudié en Allemagne, à l’Académie de design de Karlsruhe, de 1993 à 1997. Il enseigne actuellement au département des nouveaux médias de l’Université nationale des arts de Taipei. Reconnu sur la scène internationale, Yuan Goang-Ming a débuté un travail de vidéo en 1984 qui associe technologies d’avant-garde et métaphores symboliques. Il crée des illusions visuelles véhiculant des perceptions mentales et psychologiques complexes qui interrogent les conditions de vie dans une société de l’image. Son esthétique raffinée s’accorde à la dimension poétique et philosophique de sa démarche.
Yuan Goang-Ming a participé régulièrement à de grandes expositions internationales, notamment : la Triennale d’Aichi (2019), la Biennale de Bangkok (2018), la Biennale de Lyon (2015), la Triennale de Fukuoka (2014), la Triennale d’art contemporain d’Asie-Pacifique en Australie (2012),la Biennale de Singapour (2008), la Biennale de Liverpool (2004), la 50e Biennale de Venise (2003), la Biennale
de Séoul (2002) ou encore l’exposition 01.01 : l’art à l’ère technologique, présentée au SFMOMA (2001) sans oublier la Biennale de Taipei (2002, 1998, et 1996).