The museum’s must-sees

Claude Vignon (1593 - 1670)

Cléopâtre se donnant la Mort, 17e siècle

Huile sur toile

95 x 81,6 cm

Actif principalement sous le règne de Louis XIII et la régence d’Anne d’Autriche, Claude Vignon est l’un des artistes les plus productifs du XVIIe siècle. Originaire de Tours, l’artiste effectue le voyage à Rome entre 1617 et 1623 où il s’intéresse particulièrement à la peinture caravagesque et fréquente des compatriotes tels que Simon Vouet. À son retour en France, il s’installe à Paris et développe une peinture marquée par un usage expressif de la matière, qui est apposée en touches rapides avec de nombreux empâtements. Le tableau de Rennes s’inscrit dans la production tardive de l’artiste.

Ici, il met en scène la reine d’Égypte Cléopâtre VII Théa Philopator, née en 69 avant notre ère, appartenant à la dynastie des Lagides. Après la mort de César, la gestion de l’Orient revient à Marc-Antoine. Cléopâtre séduit le général romain par son faste et sa beauté. Débute alors, pour une décennie, une grande passion amoureuse célébrée par un mariage permettant à Cléopâtre de rétablir la puissance de son royaume. Progressivement, Marc-Antoine suscite la méfiance auprès d’Octave, qui s’emploie, entre 35 et 32 avant J.-C., à le dénigrer en attaquant notamment son épouse, « l’Égyptienne ». La reine fait l’objet d’une véritable campagne de diffamation par les poètes et les historiens romains qui façonnent progressivement son image pour la postérité. La situation s’envenime et le conflit s’enlise. Après une série de péripéties, en 30 avant J.-C., Octave débarque à Alexandrie. Une fausse rumeur ayant annoncé le suicide de Cléopâtre, Marc-Antoine se transperce de son épée. La reine récupère le corps mourant de son amant et, peu de temps après, se donne la mort en se faisant mordre au sein par un aspic.

La vie romanesque de la reine d’Égypte et son suicide spectaculaire font l’objet de nombreuses représentations visant à montrer un personnage de légende à la fois tragique et sensuel. La position excessive de la figure accentue ici l’aspect dramatique et violent de la scène.