Jean-Victor Bertin (1767 - 1842)
Paysage avec une Offrande au Dieu Pan, 1816
Huile sur toile
114 x165 cm
Élève de Pierre-Henri Valenciennes, Jean-Victor Bertin renoue avec la tradition poussinesque du paysage composé. Il compose ses paysages à l’huile et à l’aquarelle dans la continuité du néoclassicisme, ce mouvement qui s’est propagé dès 1750 avec les peintres et sculpteurs de l’Académie de France à Rome, tandis que l’on redécouvre Pompéi et Herculanum. Les artistes renouent alors avec la poésie pastorale, illustrée par les Bucoliques de Virgile et censée représenter la vie champêtre des bergers antiques.
Bertin reprend ici les principes de la perspective chromatique théorisée par son maître. Trois plans traversent la représentation de cette forêt, dans un parcours distingué par la couleur.
À droite de la composition figure une anecdote mythologique : trois pasteurs préparent une offrande au dieu Pan devant sa statue, au son de la flûte d’un quatrième berger. Le vert clair du sol renvoie, au premier plan vers la gauche, à la représentation de deux arbres morts, évoquant les saisons. Puis, dans le lointain, une trouée lumineuse de la forêt sur la partie gauche du tableau laisse deviner d’autres personnages réunis. Bertin reprend un sujet semblable, exposé au Salon de 1796. La composition est équilibrée, le dessin délicat et la facture lisse, dans un principe classique d’ordre et de clarté. Les personnages sont regroupés et proportionnellement petits dans l’étendue du paysage, comme dans l’ensemble des toiles de Bertin. C’est d’ailleurs ce qui fait toute la qualité de l’œuvre de ce paysagiste dont l’élève Corot tirera profit.