Abraham Bloemaert (1566 - 1651)
Sainte Madeleine, 16e siècle
Huile sur bois
65 x 44,7 cm
Longtemps attribuée à Élisabeth Sophie Chéron, une femme artiste active en France au XVIIe siècle, cette Madeleine en buste, d’une grande sobriété, a pu être rendue à Abraham Bloemaert, un peintre maniériste d’Utrecht dont le style s’assagit au début du XVIIe siècle.
Bloemaert figure, avec Cornelis van Haarlem et Hendrick Goltzius, parmi les principaux représentants de ce que l’on appelle le « maniérisme européen » et, plus précisément, de l’expression de ce courant dans les foyers néerlandais de Haarlem et d’Utrecht. Ces trois artistes partagent une grande admiration pour l’antique et l’observation du réel. Les valeurs humanistes ainsi que les références littéraires animent souvent l’art de ce brillant trio. Leurs compositions – celles de Bloemaert en tête – sont abondamment diffusées par l’intermédiaire de la gravure et exercent ainsi une influence considérable en France durant toute la première moitié du XVIIe siècle. Marqué par des couleurs acides, des jeux d’ombres et de lumières fortes, des formes expressives et provocantes, le style de Bloemaert devient plus sage dans les années 1620. C’est à ce moment qu’il a probablement exécuté le tableau de Rennes. Fortement imprégné des créations de l’école de Fontainebleau lors de son séjour en France, entre 1570 et 1573, il se montre également sensible aux recherches des caravagesques utrechtois.