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Les œuvres phares

Consultez les oeuvres incontournables du musée et amusez-vous à découvrir ces chefs-d’oeuvre à travers les différents thèmes que nous vous proposons.

Pour des raisons de prêts, de restaurations ou de conservation, toutes ces oeuvres ne sont pas actuellement présentées dans les salles du musée.

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Paul Sérusier - Solitude

Paul Sérusier (1864 - 1927)

Solitude, entre 1890 et 1892

Huile sur bois

75 x 60,3 cm

La rencontre de Paul Sérusier avec Gauguin en 1888 fut brève de quelques heures, mais elle transforma la peinture postimpressionniste du premier par une stylisation exemplaire de la forme et de la couleur, celle qui va inspirer le groupe des « prophètes », les nabis. Dans la poursuite de son Talisman de la même année, la couleur que choisit Sérusier est réduite à l’essentiel, souvent accentuée lorsqu’elle se veut naturaliste. Le jaune des rochers, de la main du personnage féminin assis en témoigne : il est traité par de fines lignes parallèles pour en donner le volume qui est souligné par un cerne. La composition de notre tableau est un exemple du synthétisme revendiqué par les artistes de Pont-Aven. L’œuvre est traversée en diagonale par une ligne qui reprend la pente de la colline, qui va jusqu’à souligner le bas de la coiffe de la fillette autant que ses pommettes. Celle-ci, les yeux mi-clos, est tout entière absorbée par la mélancolie. Elle semble seule au monde dans un paysage dense où le ciel a disparu. On retrouve la pose de cette figure féminine, inversée, dans deux peintures de 1892, ce qui permettrait de dater ce tableau non signé au verso, comme l’artiste avait coutume de le faire. Il est très probable que Solitude fut exposée pour la deuxième exposition des nabis cette année-là, décrite par le critique de La Plume comme étant le portrait d’une « Jeanne, écoutant des voix ».

On doit à Sérusier un ABC de la peinture, ouvrage dans lequel il distingue des couleurs sourdes dans ses cercles chromatiques, propres à interpréter les nuances mystiques et ésotériques que recherchent les nabis, dont il est, avec Maurice Denis, le fondateur. Elles apparaissent, discrètes, dans son Cylindre d’or de 1910.