Jean-Baptiste Camille Corot (1796 - 1875)
Le Passage du gué, le soir, 1868
Huile sur toile
99 x 135 cm
Dès sa formation, Corot est incité par son maître Achille-Etna Michallon à peindre en plein air. Peu attiré par les maîtres du passé, il se concentre sur l’étude de la nature qu’il pratique directement sur le motif, notamment lors de ses séjours en Italie (1834 et 1843). Corot développe alors un goût pour l’ordonnance des éléments naturels, qu’il fond dans une douce clarté. À son retour d’Italie en 1834, il rejoint les artistes de l’École de Barbizon, optant définitivement pour une lumière pâle, caractéristique majeure de son œuvre. Il réalise dès lors des paysages, peuplés parfois de nymphes, à la poésie lyrique presque impalpable.
Le tableau du Musée de Rennes fait partie des œuvres exécutées dans les années 1865-1870, alors que le peintre est au sommet de sa gloire. La toile est significative du style des dernières années de Corot qui tend vers plus de simplicité, aussi bien dans la composition que dans la palette et les effets plastiques. La surface picturale mêle dans une parfaite harmonie la terre, la rivière et le ciel, interrompue par la masse sombre des arbres. L’ensemble des formes, brossées avec vigueur, sont absorbées par une lueur diffuse dont résulte l’atmosphère sereine et méditative de l’œuvre.