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Les œuvres phares

Consultez les oeuvres incontournables du musée et amusez-vous à découvrir ces chefs-d’oeuvre à travers les différents thèmes que nous vous proposons.

Pour des raisons de prêts, de restaurations ou de conservation, toutes ces oeuvres ne sont pas actuellement présentées dans les salles du musée.

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Georges Lacombe, "Marine Bleue, Effet de Vague"

Georges Lacombe (1868 - 1916)

Marine Bleue, Effet de Vague, entre 1892 et 1894

Tempera sur toile

49,5 x 65,5 cm

La période nabi de Georges Lacombe débute en 1893, lorsqu’il expose chez Le Barc de Boutteville. Tout comme Paul Ranson et Maurice Denis, il cherche à styliser forme et couleur au service d’une pensée ésotérique. Il fait peu après la connaissance de Paul Gauguin et va s’intéresser à la notion de couleur pure que défend ce dernier. Cette notion rappelle leur proximité intellectuelle. Lacombe séjourne l’été, depuis près de dix ans, en Bretagne, à Camaret. La ville est devenue une colonie artistique qui réunit, entre autres, l’écrivain Gustave Toudouze, Henri Rivière, Maxime Maufra ou Charles Cottet. Entre 1894 et 1895, Lacombe y réalise une trentaine de peintures. À l’inverse de ses paysages maritimes à cette époque, où s’affrontent les masses sobres des falaises abruptes, Marine bleue présente la mer comme seul sujet. Les volumes et les points de référence spatiaux ont disparu dans cette composition, à l’exception, à l’arrière-plan, de nuages semblables à des moutons. Ils semblent avoir absorbé la lumière rose d’un soleil dont on ne sait s’il se lève ou s’enfonce dans l’océan. Lacombe associe la forme mousseuse des remous de la vague à ceux de l’air, traduite par les nuages. Symboliquement, la vague devient à son tour zoomorphe. Elle emprunte les plumes mouchetées d’un paon, à moins qu’il ne s’agisse de multiples cellules vivantes déposées sur la plage sombre. L’intensité des couleurs, non mélangées, est apaisée par l’utilisation de la peinture à l’œuf, que Lacombe a apprise de Sérusier. Posées en aplats, les couleurs sont homogènes et intenses comme celles des estampes japonaises que l’artiste a observées avec attention. La ligne d’horizon, placée très haut sur la toile, et une perspective en contre-plongée donnent cette impression de continuité spatiale que l’art japonais a fait connaître aux Occidentaux. La Marine bleue sera présentée en 1895 aux Salon des indépendants dont on retient l’émouvante harmonie décorative.