Georges de La Tour (1593 - 1652)
Le Nouveau Né, vers 1645
Huile sur toile
76,7 x 92,5 cm
Le Nouveau-né de Georges de La Tour est l’une des œuvres les plus populaires de la peinture française du XVIIe siècle et certainement le tableau le plus célèbre conservé dans les musées de Bretagne. Cette notoriété, qui est le privilège d’un nombre restreint de chefs-d’œuvre, fait souvent oublier qu’il y a à peine un siècle, le Nouveau-né était exposé avec une attribution erronée aux frères Le Nain, que son véritable auteur n’était connu de personne et que son sujet, enfin, était mal compris. Il a fallu le travail de plusieurs générations d’historiens de l’art et le croisement de recherches successives pour éclaircir une partie des interrogations suscitées par ce tableau. Cette enquête, qui s’inscrit au commencement de la redécouverte de La Tour, n’a pas encore élucidé toutes les questions.
La provenance ancienne du tableau est inconnue. Il apparaît à Rennes au moment de sa saisie à la Révolution au bénéfice du musée. L’identité de l’auteur du tableau n’est retrouvée qu’en 1915 par l’historien de l’art allemand Hermann Voss. Plus tard, la comparaison avec d’autres œuvres de La Tour permet de montrer qu’il ne s’agit pas ici d’une simple scène de maternité, mais bien d’un sujet religieux mettant en scène la Vierge, sa mère sainte Anne et l’Enfant Jésus.
Dans sa conception, cette œuvre reprend les principes esthétiques mis en place par Caravage à Rome : des modèles populaires, un éclairage nocturne, un fond neutre. La simplicité de la représentation contribue pleinement à en accentuer l’aspect méditatif et silencieux. Le peintre met ici l’accent sur un élément universel : le miracle de la naissance d’un enfant.