Charles Le Brun (1619 - 1690)
Descente de Croix, entre 1679 et 1684
Huile sur toile
545 x 329 cm
C’est en 1679, alors qu’il travaille au chantier de la galerie des Glaces, que Le Brun reçoit de Nicolas de Neufville (1598-1685), duc de Villeroy et maréchal de France, la commande d’une toile monumentale figurant la descente de croix. L’œuvre était destinée à l’église des Carmélites de Lyon où se trouvait la chapelle familiale du commanditaire. Comme l’indiquent ses biographes, Le Brun, alors fort occupé, exécute le tableau « en différents intervalles de temps ». Il y apporte un soin particulier, dont témoignent les 21 dessins préparatoires aujourd’hui conservés au Louvre. L’œuvre est finalement retenue en 1684 par Louvois qui la destine à la chapelle royale de Versailles. Ses parties latérales, laissées inachevées, seront complétées par René-Antoine Houasse après la mort de Le Brun. Ce dernier avait toutefois honoré sa commande en réalisant « avec grand soin » une réplique pour Villeroy. Pour l’original, Louvois prévoit un emplacement des plus prestigieux : l’autel principal de la chapelle royale de Versailles. Toutefois, à la suite des changements du programme décoratif de la chapelle, La Descente de Croix n’ira finalement jamais à Versailles. L’œuvre reste dans le cabinet des tableaux du roi au palais du Louvre où, dans les années 1750, elle est déplacée dans la galerie d’Apollon au côté des Batailles d’Alexandre. Cette localisation la rend particulièrement appréciable des artistes de l’Académie royale qu’abrite alors le palais. Saisie à la Révolution et envoyée à Rennes en 1811, La Descente de Croix, l’ultime et le plus grand tableau religieux de Charles Le Brun, domine aujourd’hui la très belle collection de peintures françaises du XVIIe siècle du Musée dont elle est également l’une des images les plus emblématiques.