Alexandre-François Desportes (1661 - 1743)
La Chasse au Loup, 1725
Huile sur toile
336 x 332 cm
Louis XIV était féru de chasse. Sous son règne se développent de véritables scènes de vénerie. François Desportes, qui allait chasser avec le roi, s’était pris de passion tout jeune pour la représentation des animaux. Son apprentissage auprès d’un Flamand, Nicasius Bernaerts, l’a rapidement conduit à peindre la nature sur le vif, telle qu’il la voyait. C’est ainsi qu’il croquait des morceaux de végétaux en forêt, ou allait dessiner les animaux de la Ménagerie de Versailles.
Son talent singulier dans la représentation du monde animal en fait l’artiste idéal pour peindre de véritables souvenirs des chasses du roi Louis XIV. Il est même l’auteur d’une série de portraits des chiens du souverain, destinés au château de Marly. Desportes garde ainsi la ferveur de la couronne pendant toute sa carrière, tout autant que celle des particuliers ; on lui commande notamment plusieurs scènes de ce genre pour l’hôtel de Blossac à Rennes, dans les années 1720.
Le tableau de Rennes a été peint en pendant d’une copie réalisée d’après un tableau de Frans Snyders, pour le château de Villegénis à Massy dont Claude Glucq, alors conseiller au Parlement de Paris, est le propriétaire. Le peintre choisit l’instant le plus intense de la chasse, l’hallali, qui correspond au moment où l’animal sauvage est sur le point d’être attrapé par les huit chiens. L’intensité dramatique de la scène est rendue par les nombreuses diagonales que forment les animaux, et par les contrastes des couleurs : au poil blanc et brillant de la plupart des chiens répond le pelage rugueux et brun foncé du loup.