Matthias Stomer (vers 1600 - 1650)
Saint Ambroise, entre 1631 et 1637
Huile sur toile
110 x 130 cm
Avec Honthorst, Ter Brugghen et Baburen, Stomer compte parmi les plus importants représentants du caravagisme d’Utrecht. Après une première formation en Hollande, le peintre se rend à Rome où il est l’élève de son compatriote Honthorst. Son séjour romain s’achève en 1632, date à laquelle il prend la route de Naples où il demeure huit ans, avant de se rendre à Palerme. Il achève sa carrière en Italie. Tout en suivant les préceptes de la peinture caravagesque, qu’il développe principalement dans des œuvres à sujets religieux, Stomer se démarque par une exécution puissante et ferme qui souligne la présence de ses personnages et leur confère une certaine austérité.
Présenté en buste, grandeur nature, saint Ambroise fait partie d’une suite d’au moins huit tableaux dont trois sont conservés au Musée de Rennes. Ces œuvres présentent, dans une mise en scène similaire, les quatre pères de l’Église (Ambroise, Grégoire, Jérôme et Augustin) et les quatre évangélistes (Jean, Luc, Marc et Matthieu) dont deux, Jean et Marc, se trouvent également à Rennes. La provenance ancienne de cette suite n’est pas connue, mais celle-ci se trouvait dans le couvent des pères de la doctrine chrétienne à Paris au moment de sa saisie à la Révolution. Plus tard, la suite a été dispersée. Un Roi David, conservé au Musée des beaux-arts de Marseille, a probablement fait aussi partie de cet ensemble, ce qui suppose qu’aux pères et aux évangélistes pouvait s’adjoindre un troisième quatuor avec des rois de l’Ancien Testament.
Ces portraits posthumes de grandes figures de l’Église servaient alors d’exemples de piété et de modèles à suivre dans les couvents.