road_vous_etes_ici
>
Le musée
>

Les œuvres phares

Consultez les oeuvres incontournables du musée et amusez-vous à découvrir ces chefs-d’oeuvre à travers les différents thèmes que nous vous proposons.

Pour des raisons de prêts, de restaurations ou de conservation, toutes ces oeuvres ne sont pas actuellement présentées dans les salles du musée.

Vous aimez ? Partagez

Share to Twitter Share to Facebook
IDOLE PERUVIENNE

Culture Inca
Sacsayhuaman, Pérou
XVe s.

Petite idole masculine, argent
H. non précisée
Dumbarton Oaks collection, Washington, DC

 

Insolite, étrange et unique, telle apparaît, en effet, cette statuette qui n’a semble-t-il son équivalent dans aucune collection publique au monde. 

C’est sans doute vers les années 1720-30 que Christophe-Paul de Robien (1698-1756), président au Parlement de Bretagne, l’acquit du commerce américain. Il pensait avoir affaire à une idole mexicaine, en raison des matériaux précieux d’or et d’argent dont elle est recouverte mais aussi de son effrayante figure couronnée. L’objet est constitué d’un petit support de bois cruciforme recouvert de papier et que viennent habiller des plaques d’argent très pur, elles-mêmes ornées de petits motifs en électrum (or et argent mêlés). Ces lames sont fixées avec des clous d’argent.Aucune autre figurine identique n’a été retrouvée à ce jour en Amérique Latine, malgré les progrès constants des découvertes archéologiques. Le travail de l’argent et la fabrication de statuettes de ce genre nous rapprochent en tout cas davantage du Pérou, où quelques idoles en or ou argent ont déjà été trouvées dans les tombes et les sanctuaires, que du Mexique.

 Cependant, force est de constater qu’un emploi systématisé de formes européennes trahissent peut-être sa véritable source de création : les petits motifs d’étoile, de lune et d’animaux, la posture du personnage les bras écartés, ses attributs (cape et couronne) semblent plus correspondre à un imaginaire occidental qui fantasme sur la réalité américaine, méconnue au XVIIIe siècle. Sans conclure trop hâtivement, il est plausible de voir dans cette œuvre un objet singulier fabriqué au Pérou par des artisans indigènes (et inspiré peut-être de divers modèles existants alors) mais à destination de riches collectionneurs européens que l’étrange et le barbare fascinaient. Robien avait d’ailleurs fait soigneusement dessiner la statuette et l’avait décrite dans son inventaire des "Ouvrages de l’Art" qui comprenait les collections d’antiques. Quelque part, entre les idoles Incas et le fétiche Arumbaya inventé par Hergé dans son Tintin et l’oreille cassée se situe ce très rare et précieux témoignage de ce qu’il est convenu de considérer pour l’heure comme une "américanerie".